Pour que nos quartiers puissent être durables, il nous faut les transformer en territoires énergétiquement passifs, c’est-à-dire que la balance énergétique soit neutre: que la production et la consommation s’annulent voire, que la production d’énergie excède la consommation d’énergie.
Tous les aspects de la transition des territoires sont pris en considération: l’urbanisme, l’aménagement du territoire, la mobilité, la transition énergétique, l’espace public (et se les réapproprier) ou encore la végétalisation. Les actions sont regroupées sous 3 axes.
Territoires Zéro Déchet
ou, les 6R de l’écologie industrielle
L’expression écologie industrielle sonne comme un oxymore, une juxtaposition de termes qui semblent contradictoires.
En fait, il s’agit de limiter les impacts de l’industrie sur l’environnement en intégrant à tous les niveaux l’exigence écologique de ne pas avoir de déchets, le Zéro Déchet, et de pouvoir tout réutiliser. Les territoires doivent disposer de ressourceries.
L’approche est globale et systémique. On parle de label Du berceau au berceau (cradle to cradle en anglais) qui signifie que le déchet d’une industrie doit pouvoir être recyclé en matière première de la même industrie ou d’une autre.
Or les processus industriels actuels génèrent de plus en plus de biens de consommation jetables avec des emballages jetables, cet axe de transition a pour ambition d’inverser cette tendance!
Les 6R de l’écologie industrielle permettent de consommer intelligent, c’est-à-dire de Réduire notre consommation en n’achetant pas ce dont nous n’avons pas besoin et si le besoin est réel, de Réutiliser ce que nous avons, de Réparer ce qui est cassé, de Récupérer tout ce qui peut l’être, de Recycler ce qui ne peut pas être récupéré et enfin de Réinventer les objets et nos besoins.
Concrètement dans les quartiers, il s’agit de:
- Revaloriser des métiers disparus ou sur le point de disparaître comme les rémouleurs/euses, les réparateurs/euses d’électroménager, les relieurs/euses, les barbiers/ières, les couturières et couturiers.
- Limiter les emballages inutiles en proposant des ventes à l’unité ou de remplir directement les récipients des consommateurs.
- Trouver des solutions aux biens de consommation jetables, par exemple en généralisant les laveries pour les langes des bébés.
Territoires énergétiquement passifs
ou, la transition énergétique
La consommation d’énergie des pays industrialisés ne fait qu’augmenter. Tout se passe comme si l’énergie ne coûtait rien et qu’elle était disponible de façon illimitée.
Or la réalité est bien différente: le coût de l’énergie sur notre environnement est bien réel mais il n’est pas reflété dans son prix, et les ressources énergétiques actuellement utilisées ne sont pas renouvelables et s’épuisent.
Et même quand des efforts industriels sont faits pour diminuer la consommation d’énergie, l’effet rebond fait que la consommation globale ne varie pas ou peu: l’économie d’énergie réalisée est partiellement ou complètement compensée à la suite de l’adaptation, par la hausse des comportements et consommations. L’urgence climatique nous oblige à renverser cette manière de penser et d’agir et de réduire le plus rapidement possible la production de CO2.
La transition énergétique dans les quartiers demande de fortes compétences techniques et des solutions sont proposées, par exemple, par les SIG:
- Eco21 fait la chasse au gaspillage pour les particuliers et les entreprises,
- Activéco habitat surveille de la consommation,
- Solutions Communs d’immeubles réduit la consommation des parties communes des immeubles à l’aide de détecteurs de présence par exemple.
Quartiers Collaboratifs souscrit à l’objectif que ces programmes veulent atteindre et se propose de les soutenir à l’échelle de quartiers ou de hameaux car la meilleure énergie est encore celle qui n’est pas dépensée: le négawatt. Le négawatt est un mégawatt négatif, c’est-à-dire un mégawatt économisé grâce à une consommation réduite ou une efficacité meilleure.
Quartiers Collaboratifs souhaite aussi promouvoir la transition énergétique en suscitant des prises de conscience comme le gaspillage énergétique de nombreuses illuminations inutiles la nuit.
Un projet plus ambitieux pourrait être l’optimisation des énergies par îlots d’immeubles. Il s’agirait par exemple d’utiliser la chaleur dégagée par des installations informatiques pour chauffer les bâtiments alentours.
A nous, habitant.e.s des quartiers de proposer ces innovations potentielles, îlot par îlot!
Territoires végétalisés
ou, l’agriculture urbaine et la végétalisation (AUV)
La végétalisation cherche à verdir la ville, à y intégrer une part de nature et une part d’agriculture urbaine.
Pour ce faire, elle propose l’instauration de toitures et murs végétalisés mais aussi d’autres manifestations de la nature en ville comme des voies vertes, des jardins suspendus, des graffiti en mousse ou encore des potagers, ruches ou poulaillers urbains.
Quartiers Collaboratifs propose de mettre en place des « safaris urbains » afin que les habitants des quartiers prennent conscience de la nature déjà présente en ville et puissent par la suite faire des propositions afin de végétaliser leur quartier.
Parmi les nombreux avantages de la végétalisation, nous pouvons citer:
- l’amélioration de la qualité de l’air,
- la régulation thermique de la ville,
- la gestion économique du cycle de l’eau,
- la protection de la biodiversité,
- la qualité esthétique.